Dans son livre, Informer, n’est pas communiquer, Dominique Wolton, fondateur et directeur de l’institut des sciences de la communication du CNRS, démontre comment Communiquer, c’est autant partager ce que l’on a en commun que gérer les différences qui nous séparent, et explique pourquoi la communication devient une des grandes questions de la paix et de la guerre de demain.
Parmi les idées développées, il y a le fait que, selon lui, le vrai défi concerne davantage la communication que l’information:
En un mot, l’information, c’est le message. Tandis que la communication, c’est la relation, beaucoup plus complexe. L’enjeu est moins de partager ce que l’on a en commun que d’apprendre à gérer les différences qui nous séparent. Et ce au plan individuel autant que collectif.
Il y a aussi l’impossibilité de nier l’ouverture, la difficulté d’oublier le recepteur et la nécessité de reconnaître la place de la négociation:
Le dialogue et la négociation, qui sont toujours du ‘temps perdu’, sont en réalité inhérentes aux rapports humains et sociaux. Ils font autant partie de la communication que les rares moments où les individus se comprennent. Communiquer, c’est de moins en moins transmettre, rarement partager, le plus souvent négocier et finalement cohabiter.
Il y a enfin l’idée du conflit des légitimités:
Plus tout est visible et en interaction, plus il faut laisser visible les distinctions entre journaliste, expert, technocrate, universitaire, politique… Dans un monde où tout communique et circule, il est impérieux de respecter la cohabitation des trois grandes logiques qui structurent le rapport au monde: L’information, la connaissance et l’action. Le conflit de légitimités est un des plus grands défis culturels et politiques de demain. Avec pour conséquence de reconnaître que les 3 logiques ne sont pas forcement complémentaires, même si elles utilisent les mêmes supports.